J'ai retrouvé ça dans mes archives, je pense que ça en amusera certains..
Histoire : Passionnée par la photo, Jiney va avoir l’occasion de photographier un accident mortel, sombrant dans la folie, elle devient obsédée par la mort en laquelle elle trouve l’incarnation ultime de la beauté et n’a de cesse de la fixer sur pellicule…
Huitième long d’Oxyde Pang, qui s’est illustré avec
Bangkok dangerous et plus récemment
The eye,
Ab-normal beauty se veut traitement intimiste et esthétique de la fascination exagérée d’une jeune fille pour la mort.
Servie par une mise en image aux couleurs intenses et précises, ce film lorgne du côté de Crash de D. Cronenberg, la mort est en effet ici le thème principal. Hélas la qualité et la cohérence du métrage est bien loin d’égaler celle de Cronenberg, là ou le canadien nous entrainait dans une spirale malsaine et fascinante, O. Pang ne provoque que notre ennui, quand il ne nous fais pas tout simplement rire. En effet les séquences s’enchaînent ici laborieusement sans que l’évolution du personnage n’apparaisse de façon logique, il s’agit juste de séquences collées les unes aux autres, tout juste peut-on noter une amplification et une aggravation de son état au fur et à mesure du temps, commençant par photographier des poulets décapités puis des poissons découpés vivants (on se demande d’ailleurs si elle ne va pas se lancer dans l’illustration d’un livre de cuisine) avant de partir en quête de morts humaines et de mises en scènes macabres lui tenant lieu de flirt.
La justification à ses actes semble remonter à des traumatismes datant de son enfance ou l’on présume au regard des flash-backs à l’image jaunie qu’elle a été victime de brimades d’autres enfants et peut être de sévices sexuels. La cohérence du film s’arrête là, le reste n’est qu’images froides et si l’on devine la volonté du réalisateur d’insérer un érotisme qui se voudrait troublant, on n’aboutit qu’à des séances de masturbation féminine digne des meilleures productions M6 du dimanche soir.
L’aspect clipesque de nombre de séquences renforce cette superficialité incapable de nous faire pénétrer l’univers de Jiney, le faible nombre de protagonistes et leurs relations insipides n’arrangeant rien, puisqu’aux clips succède des dialogues inintéressants.
Reste tout ce qu’imagine Jiney pour assouvir sa fascination et ses fantasmes morbides, c'est-à-dire des séquences mal mise en image qui font pâle figure en comparaison des mises à mort opérées par la main assurée de Maïté dans les meilleures séquences de la Cuisine des mousquetaires (celle-ci n’ayant d’ailleurs recourt à aucun artifice puisqu’elle respecte nombre des règles du Dogme cher à Von Tryer).
Par moments, on ne comprend plus trop ce que l’on regarde comme lors de cette séquence ou Jiney ronfle de façon exagérée sans raison particulière, ronflements dont la portée symbolique est plus qu’ésotérique et m’échappe encore.
Au final, on s’ennuie passablement dans ce film qui se veut plein de sens et qui n’en a aucun, lorsque on ne peut dormir, on quitte la salle sans regrets. O. Pang est réputé pour être un des meilleurs étalonneurs d’Asie, c’est sans doute vrai mais ça s’arrête là.
Ce texte est dédié au chalet Mad 2005