Comment ça on recycle, mais non pas du tout!
Donc voici le topic dans lequel on parle de Ju-On quelle que soit la version!
Il y a donc 5 versions pourrait-on dire car chaque film est lui même un remake du ou des précédent(s), des versions différentes qui sont toutes très proches les unes des autres (du moins, d'après ce que j'ai vu!); toutes réalisées par Takashi Shimizu, qui s'est lui même chargé de réaliser le remake américain de 2004.
Voici donc les différents films:
- Ju-On (aka Ju-On: The curse) [TV] / 2000
- Ju-On 2 (aka Ju-On: The curse 2) [TV] / 2000
- Ju-On: The grudge (aka Ju-On 3) [Ciné] / 2003
- Ju-On: The grudge 2 (aka Ju-On 4) [Ciné] / 2003
- Ju-On: The grudge "remake" (aka The grudge) [Ciné] / 2004Pour résumer le contexte à ceux qui ne connaitraient pas cette série de films: Dans ce qui paraît être une paisible maison de Tokyo se cache l'un des fléaux les plus épouvantables qui soient. Quiconque franchit le seuil de la demeure est aussitôt frappé par une malédiction qui ne tardera pas à le tuer dans un sentiment d'indicible rage (et ceci avec quelques orientations différentes en fonction des films)
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Ju-On:
Passé le plein écran (TV oblige) et le grain peu propice à un film de ce genre, on est vite mit d'accord dès la première scène à suspense (celle avec le professeur qui est avec le gosse dans le salon et regarde par la fenêtre)...
La réalisation technique du film n'est pas des meilleures, le montage est assez abrupt, ça coupe net et on va ailleurs à une autre époque, ceci sans indice de flash-back (ce qui n'est pas plus mal, on ne nous prend pas pour des boeufs à qui il faut tout expliquer) mais l'ambiance générale est plutôt bien posée, ceci sans doute dû au côté très minimaliste et intimiste qu'a voulu donner le réalisateur; les scènes s'enchaînent sous forme de sketchs répartis dans le temps, il n'y a que très peu d'incursion hors de la maison mais la seule dans cette version d'après mes souvenirs est atroce, une tension qui prend aux tripes, à la gorge, partout en même temps !
Peu de films proposent des scènes de terreur de ce genre; pas le moment de passer le pied hors du lit, on est pris par le film, on se recroqueville sur soi-même ! On flippe, on a peur pour rien parfois, surtout lorsque l'action ne s'y prête pas, en fait, on est tout le temps oppressé, y compris dans les scènes les plus anecdotiques, scènes qui peuvent se transformer en cauchemar en deux secondes...
On atteint le summum lors de la fameuse scène de l'escalier (reprise dans la version ciné et le remake américain mais sans atteindre cette intensité), les sons et images sont un calvaire pour le coeur, la scène n'est pas très longue mais on s'en rappelle longtemps.
Un final bizarre, un film un peu court et pas forcément au top en terme de réalisation pour les puristes (pas moi en tout cas !) mais qui fout les boules, et bien les boules...
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Ju-On 2:
Pas encore vu, mais je ne désespère pas! J'attend juste que PLISSKEN me le passe dans 6 mois environ!
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Ju-On - The grudge:
Cette version est l'adaptation de la version télé, quelques moyens en plus et un partie de l'ambiance en moins!
Le côté presque amateur du premier a en partie disparu, on franchit dorénavant beaucoup plus le seuil de la fameuse maison, pour suivre les personnes ayant pénétré dans la demeure et qui sont maintenant pourchassées par la malédiction.
L'histoire est plus claire et mieux montée; les ellipses sont très nombreuses mais pourtant c'est limpide, on ne s'emmêle pas les pinceaux dans la narration. Ceci aidant, l'histoire perd son ambiance glauque, les scènes à tension sont à peu près les mêmes (sauf celle de l'école qui disparait), le film est plus dense mais au détriment de la trouille; on s'ennuie presque par moment, un peu trop de blabla casse le rythme et relache notre tension.
Un film de peur intéressant mais sans doute pas le mieux exploité de tous...
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Ju-On - The grudge 2:
Ce dernier opus de l'ère dite "japonaise" est relativement différent des autres épisodes par son traitement. Shimizu s'aventure un peu plus que dans les versions précédentes, il tente des choses, parfois ça fonctionne, parfois non! Il ne reste donc pas ancré dans l'univers de base.
Le film démarre bizarrement, en dehors de la maison et l'on se dit, passé 20mn, que la maison n'interviendra pas dans cet opus! Et bien si et elle est comme d'habitude l'instigatrice de tout ce qui se passe dans le film.
Shimizu est un grand adepte des flashbacks et ainsi le film part encore plus dans tous les sens que les autres à tel point qu'à certains moments on ne comprend plus rien mais les explications sont divulguées au compte goutte tout au long du film (il se peut que certaines choses soient restées un peu floues dans mon esprit mais c'est minime!).
Le film fait moins réagir en terme de frisson que les précédents mais par contre beaucoup mieux foutu que les autres! Toujours sous forme de petits sketchs bien distincts mais il s'impose un peu plus de difficultés en faisant tout partir à tout va. On a la trouille tout de même, mais c'est surtout une ambiance générale plus que des moments précis.
On retiendra de sacrées scènes et de sacrées bonnes idées
SPOILERla scène de l'appartement lorsque la fille entend des coups donnés sur son mur et lorsqu'elle voit son mari pendu quelques jours plus tôt: on comprend en fait que le bruit qu'elle perçoit toujours à la même heure est une vision du futur où son mari est pendu dans la pièce, poussé par Toshio, le jeune enfant fantôme, d'où le bruit de pieds qui tapent le mur. Ou encore lorsque l'une des filles pousse un cri atroce en voyant l'actrice principale, enceinte de son état, et s'évanouit, on verra le même plan un peu plus loin dans le métrage du point de vue de cette même fille et l'on s'aperçoit que l'enfant fantôme est à côté de l'actrice principale, la main posée sur son ventre. Deux grands moments de frousse!!!FIN SPOILER _ ¤
Ju-On - The grudge "remake":
La trame est la même, on mélange les scènes des versions télé et ciné, et on obtient ce résultat!
On est perdu lorsque le film démarre car voir des visages occidentaux surprend et gêne presque, du fait des cultures et modes de vie si différents entre l'orient et l'occident, d'où l'impossibilité de faire ce genre de film pour les américains qui, voulant rationnaliser à outrance, perdent tout l'intérêt de l'histoire...
Bref, on est gêné mais le fait que le réalisateur de base soit aux manettes à pour effet de nous maintenir hors de l'eau! Les scènes s'enchainent sans trop d'artifices, l'étonnement est de mise lorsqu'on s'attend à une avalanche d'explications.
Un peu à la manière du film précédent, le rythme est différent de l'original malgré les scènes de terreur pure! On reprochera également les maquillages qui ne savent pas se mettrent au service du film mais prendraient plutôt le parti inverse.
Passé outre l'interprétation de Sarah Michelle Gellar et certaines déviances pas forcément de bon ton, on retrouve un film angoissant ne faisant pas honte au genre, au contraire...
_ A savoir que
Ju-On: The grudge 3 est en cours de production...