A tale of two sisters [Kim Jee-Woon] 2003 (gros spoilers)

SYNOPSIS
Après avoir séjourné dans une clinique psychiatrique à la suite d'un événement traumatisant, les deux soeurs adolescentes Su-mi et Su-yeon, dont la mère est décédée, sont de retour auprès de leur père Mu-hyeon, un homme au tempérament effacé, et de leur belle-mère Eun-ju. Su-mi nourrit un ressentiment profond envers la marâtre, ce qui empoisonne leur relation, surtout que l'adolescente soupçonne Eun-ju de vouloir persécuter sa cadette, dont elle se fait la protectrice. Sensibles à l'atmosphère mystérieuse de leur grande maison de campagne, Su-mi et Su-yeon sont bientôt témoins d'incidents étranges. Ayant été elle aussi sujette à des visions terrifiantes, Eun-ju en vient à menacer la vie des deux soeurs. Mais les apparences sont parfois trompeuses...


la maison familiale :théâtre de cet inquiétant huis-clos


les deux soeurs se réconfortant tant bien que mal face aux événements


les deux soeurs et la belle-mère : le trio infernal


le père: laxiste et très effacé: il ne semble pas concerné par les tourments qui troublent sa famille


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Secrets de tournage (source cinéasie)


Cinéma fantastique asiatique
2 soeurs appartient à cette nouvelle vague de films asiatiques hybrides, qui ne peuvent être associés au genre fantastique ou au film d'horreur. Un des principaux déclencheurs de ce courant fut le roman de Kôji Suzuki, "Ringu", adapté avec succès au Japon par Hideo Nakata (Ring en 1998).

Influences cinématographiques
Les trois films qui ont influencé Kim Jee-Woon pour Deux soeurs sont Pique-nique à Hanging Rock de Peter Weir, Créatures célestes de Peter Jackson et Signes de M. Night Shyamalan.

Origines de l'histoire
Deux soeurs de Kim Jee-Woon est une adaptation d'un conte populaire coréén intitulé Janghwa et Hongryun qui signifie en français "Rose et Fleur Lotus". Les deux héroïnes du film, Su-Mi et Su-Yeeon, portent les nom de ces deux fleurs. Ce récit fut créé par un conteur anonyme et transmis oralement au fil des siècles. La popularité de ce conte est telle que durant le XXème siècle, l'histoire fut adaptée à la télévision, sur scène et cinq fois au cinéma avant la version de Kim Jee-woon.

Direction des acteurs
L'expérience de comédien et de metteur en scène de pièces de théâtre de Kim Jee-Woon a influencé sa direction d'acteurs lors du tournage de Deux soeurs. Selon lui, l'interprétation des acteurs n'est pas quelque chose de rationnel mais d'émotionnel : " par exemple pour une scène où un personnage doit pleurer, je fais écouter de la musique triste ou je montre des dessins déprimants." Pour écrire les personnages du film, Kim Jee-Woon s'est inspiré de ses propres sentiments dans des situations particulières.

La famille intrigue Kim Jee-Woon
Dans The Quiet Family et Deux soeurs, Kim Jee-Woon traite du dysfonctionnement familial. A travers l'humour noir pour le premier, l'épouvante pour le deuxième. Le réalisateur note une ceraine ironie dans la vision de la famille dans Deux soeurs ; la maison familiale, qui devrait normalement être rassurante, est ici un lieu effrayant et menaçant. Ce lieu clos symbolise la condition mentale de son héroïne Su-Mi.
C'est tout d'abord le lieu qui en impose. Cette grande maison, aux couleurs ternes et à l'aspect presque fantomatique, digne d'un Amityville est posée là, comme un objet aux mille secrets. Le silence qui l'entoure, la gêne palpable des deux sœurs et de leur père participent de cette chape de plomb qui caractérise le lieu. Puis entre en scène la belle mère, tous sourires dehors, elle inquiète tout de suite plus qu'elle ne séduit. Car elle semble possessive, et surtout envahissante.

Et c'est cette invasion de l'intimité de jeunes filles que le réalisateur nous aide à appréhender. Et sa caméra, proche des objets et des visages, traduit à merveille le malaise des adolescentes, qui se transmet peu à peu au spectateur.

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SPOILERS

A TALE OF TWO SISTERS est un pur bijou! L'héroïne Su-mi a subi un traumatisme avec la mort de sa soeur et de sa mère et elle a développé une haine envers son père et sa belle-mère!
Elle souffre du syndrome de multipersonnalités car elle a un sentiment de culpabilité énorme de ne pas avoir pu sauver sa soeur; c'est son envie de la revoir qui la fait ressurgir!
Le thème principal du film:
Su-Mi a un tel sentiment de culpabilité que pour se protéger, elle se créée par le biais de sa schizophrénie, une ennemie (qui n'existe pas en fait) qui a les traits d'une personne qu'elle déteste (sa belle - mère ici en l'occurrence). Elle découvre à la fin que cette ennemie n'existe pas, que c'est elle qui lui donne vie par la haine qu'elle projette pour se protéger de son traumatisme!
Dans la scène , à la fin, à l'hôpital lorsqu'elle tient fermement la main de sa belle-mère, Su-mi a une prise de conscience: c'est la seule personne à qui elle ne pourra jamais pardonné.

Toute l'histoire n'est qu'une illusion de l'héroïne et le spectateur y participe et y croit vraiment tant la narration et la temporalité sont confondues.

A TALE OF TWO SISTERS est un honnête film d'angoisse dont l'ambiance troublante ne laisse pas indifférent...

La filiation avec le cinéma d'horreur nippon post-Ring est évidente (notamment dans le traitement "graphique") et on se rapproche pas mal de films du type Dark Water : tout commence comme un drame pour mieux glisser dans l'horreur... une merveille !

Effectivement le film mêle moments d'horreurs et de réflections. Ce que je lui reprocherais (et c'est sans doute pour ça que je n'ai pas aimé Dark Water) serait le net penchant pour l'aspect drame psychologique plutôt que pour le trip d'horreur-suspense que l'on retrouvera dans un Ju-On par exemple.
Il existe bel et biel des scènes de frayeurs pures (Léger Spoilercomme la scène de la main sous le meuble Fin Léger Spoiler) mais ce sont surtout une accumulation de scènes très lentes, doucettement oniriques et de discussions ou de regards interminables entre les protagonistes.

Ce que l'on m'avait annoncé comme un film d'horreur n'est en fait qu'un drame à tendance horrifique et c'est sans doute là que réside ma déception!