Récit romancé des évènements de Columbine où deux adolescents ont abattus nombre de personnes au fusil d'assaut au sein de leur lycée.
Van Sant, réalisateur aux films inégaux, le trés pénible
My own private idaho et le dispensable remake de
Psycho pour ne citer qu'eux est tout de même toujours irréprochable sur la forme, une trés bonne photo, des acteurs biens dirigés et relativement bien choisis et des plans sobres mais malgré tout impressionants de maitrise.
Les reproches que l'on pourra adresser à cet Elephant constituent à la fois les qualités du film et ses défauts.
il sera aisé à ses détracteurs d'arguer que c'est un film pour amateur de couloirs, en effet beaucoup de scènes consistent en de long plans séquences filmés au steady où on suit les déambulations des différents protagonistes dans les couloirs de leur lycée ou sur la verte herbe de ces phantasmagoriques banlieues américaines.
travelling dans un couloir, dans un sens......et dans l'autreCertaines de ces scènes sont filmés sous plusieurs angles et sont revues sous le point de vue de deux personnages différents. Comme on le voit dabns les captures ci-dessus. Il est important de préciser que la précision est de mise dans ce genre de séquence et qu'ici tout est au cordeau.
Si le procédé peut rebuter et sembler passablement longuet, il est nécessaire à l'instauration d'une familiarisation avec les lieux afin de mieux saisir l'angoisse ressentie face à ce qui va se passer plus tard.
Un travelling intéressant sur la voiture d'un parent d'élève soulEn effet, le but de Van sant est de nous faire ressentir le mélange de terreur et de trivialité qui se dégage de ce genre d'évènement.
Quiconque a vécu un évènement tragique et inhabituel dans sa vie (incendie, explosion, témoin d'un accident de voiture) sera toujours saisi (c'est en tous cas mon cas) par ce cocktail d'adrénaline et de torpeur que l'on peut ressentir, comme si on pouvait réagir face au évènements comme on le voudrait.
ici, l'effet est réussi, à ce titre, lorsque l'on croise pour la première fois les futurs assassins, l'effet est impressionnant, on croirait y être et pourtant pas de
TATAN!symphonique bon marché dont on nous abreuve et qui semble être la seule utilisation que les réalisateurs fassent des formidables capacités sonores dont les salles sont maintenant pourvues
Une rencontre-choc sans effets sonores ou visuels outranciersAu final, et bien avant le massacre, l'essentiel du message est passé, seul hic, le non déroulement chronologique des scènes ne peut que révèler un traitement curieux des assassins, sobre même si non dénué de fantaisie (ceux sont présentés comme homosexuels), on se rassure aprés coup en se disant que les poncifs sont ainsi évités et que le récit garde son homogénéité.
La violence est montrée sans effets de surenchère dans toute son horrible simplicité (tirer sur quelqu'un fait du bruit et pas tant de sang que cela sur le moment) sans les effets de série B auxquels nous sommes maintenant habitués (et que nous aimons tant)
Un fim réussi donc qui laisse présager des choses intéressantes pour
Last days au traitement sans ambages mais non sans profondeur de thèmes plébiscités par le public adolescent (qui a fait le succés de tous les tâcherons qui polluent nos écrans) et qui ne verra sans doutes hélas que prétention et lenteur dans les films d'un réalisateur qui sait capter le réalisme devenu si rare sur les pellicules.