TOMIE - FORBIDDEN FRUIT Film d'horreur japonais (2002)
Réalisé par Nakahara Toru
Avec Nozomi Andô, Aoi Miyazaki… DVD édition de hong-kong, Z3/ntsc
Avec VO (japonais) sous-titrée en anglais. Quatrième (et dernier ?) opus cinématographique (il existe aussi un opus télé) centré sur le personnage créé par le mangaka
Junji Ito,
Tomie : Forbidden Fruit est réputé comme étant le meilleur de la saga. L’œuvre peut être appréciée sans connaître les trois premiers films, celle-ci développant une histoire horrifique autonome (et cohérente) de bout en bout, le seul lien visible étant aperçu dans une introduction qui n’est là que pour nous faire comprendre (rappeler ?) que la créature de cette saga est un être qui ne vît que pour semer le malheur.
Puis le titre apparaît sobrement imprimé en blanc sur fond noir…
Le plan suivant s’ouvre sur trois jeunes nippones s’entraînant au tir à l’arbalète en devisant sur une légende urbaine : l’histoire d’une vidéocassette maudite et d’un fantôme du nom de Sadako (!). Puis apparaît une quatrième jeune fille présentée comme une sorte de souffre douleur des trois autres : Tomie (que l'on va appeler
Tomie l'introvertie).
(
Tomie l'introvertie est une jeune fille qui se sent seule : elle vît avec un père qui semble perdu, elle est complexée, introvertie et n’a pas d’amie véritable... Fascinée par l’étrange, elle se réfugie dans l’écriture et l’imaginaire au travers de sa création, une créature qu’elle rêve terriblement séduisante et avide de sang et qu’elle nomme très justement Ann Batori (sûrement en référence à la sanguinaire Comtesse Bathory). Un jour, elle rencontre une autre jeune fille tout de rouge vêtue, elle aussi prénommée Tomie. Ce qui semble n’être au départ qu’une histoire d’amitié entre deux filles va se révéler de plus en plus ambigüe, notre
Tomie l’introvertie semblant être littéralement tombée sous le charme d’une
Tomie en rouge consciente de son pouvoir de séduction. La situation va sévèrement déraper lorsqu’elle (la
Tomie en rouge) va croiser le père de
Tomie l’intovertie, celui-ci reconnaissant en elle le portrait craché d’un amour de jeunesse…
Le propre de cette saleté de démon étant de séduire, d’envoûter et de manipuler ses victimes, les relations entre ces trois personnages vont générer des réactions violentes, démesurées voir extrêmes. La narration va à l’essentiel pour mieux nous plonger dans l’horrible situation de ces deux humains confrontés à cette chose dont la présence génère un forte et dangereuse addiction.
Film post-
Ring oblige, je m’attendais à voir quelque chose de visuellement proche de la perle de
Nakata… raté !
Tomie : Forbidden Fruit adopte au contraire une réalisation et une photo très brute et sans véritables effets touchant même un peu (au moins esthétiquement) à l’univers
cronenbergien. Un film d’horreur pas des plus flippants mais par moment émouvant, surprenant et globalement suffisamment bien troussé pour qu’on s’y intéresse…
Pour ceux que cette garce de Tomie intrigue, vous pouvez vous pencher sur la trilogie de mangas du même nom parue aux éditions Tonkam