Carnage [John Carl Buechler] 1998

Carnage (Watchers reborn) de John Carl Buechler (1998)




Le détective Jack Murphy est confronté à d'horribles meurtres, plus sanglants les uns que les autres. Menant l'enquête, il apprend avec l'aide de Grace Hudson et la compagnie d'un chien particulièrement rusé, que ces actes sont l'oeuvre d'une sorte de monstre génétiquement modifié en laboratoire devenu incontrolable...


Adapté d'un roman du célèbre écrivain Dean Koontz intitulé Watchers et réalisé par John Carl Buechler, spécialiste d'effets spéciaux dans des productions à très petits budgets (Corman), ce Carnage (Watchers Reborn, titre original) n'a pas pour but de ré-inventer le genre, ou même de lui redonner un quelconque souffle de vie, il permet juste à certains acteurs (Mark Hamill), dont la gloire passée fut si faste qu'il est pour eux aujourd'hui difficile de trouver des rôles tant leur image est imprégnée de leur succès d'antan, de survivre mais également à des "créateurs" d'effets spéciaux de se libérer de leurs pulsions sanglantes en tranchant quelques fausses têtes en gélatine ou en énucléant un ou deux pantins de mousse.



Le thème de base a déjà été vu et revu: le création d'une chose atroce qui échappe à son contrôle.
Une fois le tableau planté, on peut donc faire s'évader la créature du laboratoire, qui aura pris feu suite à un incident, et la faire zigouiller le premier passant venu.
L'enquête est donc reprise en main par 2 détectives; l'un d'eux trouve un chien (en fait la base de tout, que la créature veut détruire car ils sont liés génétiquement) et l'autre le gardera; grave erreur car il se fera massacrer par l'"Outsider" toujours en pleine chasse canine.
La suite de ce passage est particulièrement savoureux avec le coup de poing donné par Mark Hamill au responsable du FBI lui apprenant que l'enquête sur la mort de son ami détective sera reprise en main par les fédéraux (un grand classique!). Le responsable d'Hamill se confond en excuses mais le gars du FBI de répondre que ce n'est rien et s'approchant d'Hamill, lui flanque une dérouillée avec savatage de côtes à revendre! Un grand moment...

Dès les premières images et la taille du laboratoire, on se rend bien compte que le budget et les ambitions sont mini-riquiqui . Un téléfilm fantastique qui, s'il était coupé de quelques passages trop saignants, pourrait être diffusé en deuxième partie de soirée sur M6 ou RTL 9.


T'as de beaux yeux tu sais!

Buechler n'est pas un débutant en la matière, s'étant déjà illustré avec le septième volet des Vendredi 13 (l'un des plus mauvais mais là n'est pas le débat) et un Ghoulies 3 rigolo, mais on a quand même l'impression que c'est son premier film et qu'il n'a aucunes notions de cinéma.
Chaque angle de caméra est prévu pour qu'on ne voit rien, mauvais cadrages des personnages, effets de contre-plongée déformants, caméra qui tremble, c'est un vrai cauchemar pour les mirettes, on se croirait à bord du Titanic lors de ses derniers instants. Cela dit, ce n'est pas comme s'il manquait quelque chose d'exceptionnel en terme d'"acting" car là aussi on se renvoie la balle de la médiocrité, même si, Mark Hamill est le plus souvent au service.

Le monstre? Lors des premiers instants on ne le voit quasiment pas, la caméra l'évite et le montage est fait pour que lorsqu'il apparait dans une pièce, la vue devienne subjective. Par la suite, on ne voit que lui en gros plan; un savant mélange entre un loup-garou et une monstruosité à la Henenlotter, la créature s'en sort correctement au vu du budget. Quelques animatroniques, des sourcils qui bougent et des machoires qui s'ouvrent: c'est simpliste, loin d'être exempt de défauts mais ça ne gêne pas plus que ça le déroulement du film.
Ce qui gêne en revanche sont les actions du monstre passant de l'anodine au ridicule. Il poursuit le chien puis s'arrête chez l'épicier pour acheter des barres de chocolat avant de tuer le vendeur dont la mine effrayée par la proéminence de l'oeil droit de l'"Outsider n'a sans doute pas été du goût du monstre.



D'autres plans comiques sont à noter comme cette scène où le monstre revient dans sa "cachette", cachette dans laquelle se trouvent divers objets et entre autres, une poupée qui semble être son "doudou". Aussi, il lui fera un gros calin en prononçant le nom du chien ("Einstein" en l'occurence) dans un Anglais impeccable.
Cette régression et soudaine docilité du monstre n'est pas sans rappeler le mythe de Frankenstein, poursuivi et chatié par toute personne le croisant, passe de l'état de démon à celui d'ange. On retrouvera cette idée lors de la fin du métrage où la bête retrouvant l'amour de sa créatrice, décidera de trépasser en tentant de sauver la vie de ses nouveaux amis (le détective, la laborantine et le chien) et en emportant avec lui l'agent du FBI (devenu le méchant du coup).

On notera 2 caméos aussi courts qu'inutiles (l'un plus que l'autre):

Kane Hodder dans le rôle de l'épicier qui se fait trucider car il ne veut pas vendre de barres chocolatées au monstre ( )


L'épicier (Kane Hodder): Il est joli votre chien!

et John Carl Buechler, très mais très furtivement, dans le rôle d'un laborantin lors d'un des souvenirs du monstre (tellement furtif, que je retrouve plus le passage où il apparait!)


Une série B, sans aucune prétention ni intérêt d'ailleurs! A réserver aux amateurs de films discount...



0,5/6

James Hetfield a écrit:

Il poursuit le chien puis s'arrête chez l'épicier pour acheter des barres de chocolat avant de tuer le vendeur dont la mine effrayée par la proéminence de l'oeil droit de l'"Outsider n'a sans doute pas été du goût du monstre.

Une galette à éviter semble-t-il, même si cette séquence ne peut que donner envie de le voir.
On ne la fait pas à Buechler et il a dû anticiper le fait que l'on parlerait de ce film en ces lieux, ajouter une séquence aussi débile met de son côté les amateurs de Z qui ne sont pas exactement le même public que les fans des prod fauchés autant pécunièrement qu'artistiquement de M6 (quoique qu'un certain Mr Jack vous parlerait longuerment et avec émotion de Shoot Again production...)

Ce cher John Karl totalise quand même 15 films en tant que réal, tous des daubes (Ghoulies 3 ne m'incite pas trop à l'indulgence même je trouve ces bestioles toutes mimi) et j'ai découvert avec émotion qu'en 1985, il était maquilleurs sur Hard Rock Zombies dont on parlait il n'y a pas si longtemps sur ce forum.
C'était le bon temps.

On applaudit bien fort hetfield qui non content d'acheter de sacrée merde en DVD, pousse le bouchon jusqu'à les mater et en parler longuement, tout l'esprit de z'auriez pas un clop en somme (et comme ça je vais pouvoir regarder de meilleurs films maintenant que la relève est là...)