Phone Deux affiches assez différentesByeong-ki Ahn n’est pas un inconnu pour les asiatiquophiles que nous sommes puisque c’est le réalisateur du récent
Bunshinsaba.
Histoire de fantôme donc encore une fois, exploitant le biais du téléphone portable comme l’a fait Miike par la suite (
One missed call) mais la comparaison s’arrête là.
En effet, si ceux qui entendent hurler dans leur portable meurent d’arrêt cardiaque, les morts ne seront pas nombreuses et l’héroine sera trés vite immergé dans l’intrigue qui sera trés lentement déployé (comme dans Bunshinsaba) provoquant vite l’ennui malgré les idées intéressantes que peut contenir ce métrage.
Moshi moshi? ha non merde on est en corée!Ji-won, journaliste ayant révélé un scandale va devoir être discrète pendant quelques temps, elle va se réfugier dans la maison d’un couple d’amis mais trés vite des apparitions, des bugs sur son ordinateur portable et des coups de fils quelques peu inquiètants vont la troubler.
La petite fille du couple d’amis va elle aussi se comporter bizarrement, aprés avoir écouté un appel sur le portable de Ji-won, elle deviendra capricieuse, angoissée et va s’éprendre de son père plus que de raison. Verdict des psy, c’est là un phénomène normal de volonté de remplacer la mère dans la sexualité du père qui devrait passer, sauf qu’ici c’est loin de lui passer...
Une scène intéressante et oséeLes causes (attention ici ça va SPOILER sa race)
du phénomène sont intéressantes : le père a une liaison avec une lycéenne, découverte par sa femme qui finira par tuer puis murer la maîtresse de son mari dans la chambre qu’occupera Ji-won.
Morte à cause de la jalousie et de la convoitise, sa vengeance passera par la fille d’un des pêcheur, victime des agissements de ses parents et par le téléphone moyen d’organoisation de l’adultère. Le final classique de la découverte par Ji-won du corps de la lycéenne, de la présence de son ami à ce moment-là bien décidée à la tuer aussi et le retour à la vie du corps muré qui mettra fin à cette série de meurtres est des plus communs dans le genre. SPOILER END
Un air de déjà-vuAu final malgré une réalisation assez lèchée et des idées intéressantes (voire des scènes assez osées dans un monde ou la pédophilie est une obsession) ce
Phone est ennuyeux, le suspens est rare et s’appuie sur des effets déjà utilisés de nombreuses fois (les ascenseurs et les maisons sombres c’est un peu comme les camps de vacances, on a donné). La volonté de pédagogie du réalisateur est la principale responsable de cet ennui, ça manque d’ésotérisme et l’implication du spectateur n’est pas compensé par une empatie faible pour des personnages assez superficiellement traités.
En fait si le film n’était correctement réalisé (pas de surdécoupage et de « branlo-vision ») on croirait un remake US d’un film asiatique (en effet que penser de cette rationnalisation grâce à une injection massive de Liaison fatale qui détourne le film d’un pitch au final assez menteur)
C’est triste à dire mais ce genre de film expose avec splendeur la meilleure façon d’éviter les remakes américains de films asiatiques, faire comme les américains des films sans âmes, convenus, formatés pour les débiles qui veulent voir ce qu’ils connaissent déjà.