RAZORBACKSuite à la disparition d’une journaliste militante de la protection des animaux venue en Australie faire un reportage sur le massacre des kangourous. Son mari venant chercher une réponse à sa disparition va se trouver dans une position le forçant à tremper ses mains dans le sang.
Film australien de Russel Mulcahy (plus célèbre pour son
Highlander) où il est question d’un sanglier géant, ce Razorback a été considéré comme la révélation d’Avoriaz (bien que non primé) en 1985.
Aujourd’hui que reste-t-il de ce film considéré comme une petite perle du fantastique à l’époque ?
Un bon esprit B d’une part car le sanglier géant distille ici un mystère qui n’est pas sans rappeler
Jaws (comment ne pas y songer lors de la scène de la passerelle qui s’effrondre)
Une technique intéressante d’autre part car si le montage est souvent évasif et l’action pas toujours trés précise, les plans n’en demeure pas moins audacieux et leur aspect clipesque est parfois agréable.
Les ploucs australiens ici dépeints ne manquent pas d’évoquer les white trash de
TCM et les décors hauts en couleurs comme l’usine à viande de kangourous ou les différents endroits où se mêlent l’arridité du décor local et les insalubres créations humaines constituent un des intérêts principaux du film.
Pour le reste, l’action n’est pas d’une originalité folle, l’isolement des personnages et les classissisme de certaines scènes dans le cinéma de genre sont traités assez superficiellement par une réalisation qui ne joue pas la carte du réalisme mais se veut dynamique, propre à créer une atmosphère de cauchemar (certains étant trés réussie avec à une occasion un parfum de loup-garou de Londres de Landis)
Les effets spéciaux ne sont pas légions mais un sanglier géant est difficile à illustrer au cinéma (Edit: Georges Lucas vient de m'envoyer un texto précisant que c'est tout à fait possible en numérique et que l'on peut aussi de la même manière remplacer tous les acteurs histoire de se concentrer sur le coeur du film, à savoir la promotion), les plans sont donc rares et furtifs mais globalement assez réussis (Spielberg a-t-il vu Razorback avant de réaliser
Jurassic park?)
Globalement on ne s’ennuie pas même si le film a peut être été un peu surévalué et que son culte se perd dans les méandres des anciens vidéoclubs où les VHS tronaient fièrement, exposant leurs jacquettes souvent plus réussies que le film lui-même.
Razorback se hisse plus haut que nombre de ses éminents compagnons de location mais a peut être pris un gros coup de vieux (je sens venir la tromouille
), la faute à l’éducation clipesque à laquelle contribuent les images suréclairées s’enchaînant à la vitesse de l’éclair s’étalant en masse sur tous nos écrans contemporains. Mais en 1984, ce type de réalisation n’était assurément pas commune et arrive tout de même à faire son petit effet aujourd’hui.
Si on excepte un final trés convenu, ce Razorback est donc plaisant.
La moyenne et plus.