Bon je reprends donc l'album
Homo Sapiens, album du moment pour moi avec une explication un peu plus détaillée!
Homo sapiens est le fruit d'un travail de 10 ans et de nombreux disques sortis sur le label "
Esan Osenki Records", label sous lequel
Negu Gorriak sortait également ses disques.
Les membres ont pris de la bouteille et la maturité se sent dans les thèmes abordés mais surtout musicalement (le fait de changer de maison de disque influence la production de façon inéluctable!) mais ceci sans perdre la rage et leur metal thrash.
Les thèmes récurrents de l'album "
Homo Sapiens" sont la désorientation de l'être humain (comme l'indique le titre de l'album) dans un monde régi par les modes, l'ignorance et l'argent.
Homo sapiens: Premier morceau incisif, avec une rythmique simple mais typiquement thrash, la rapidité est de mise. Break de guitare qui ponctue les paroles comme des coups de poignards, l'entrée de la voix est rageuse avant de devenir plus mélancolique. Pas de solo (un ersatz de solo plutôt, volontairement rendu à sa plus simple expression, plutôt une rythmique jouée plusieurs ton en dessous), pas de concession, c'est vif et rentre-dedans. Le morceau phare de l'album, un bijou! A voir en live (je les verrai, je les verrai!)
Segi Segi: Morceau plus dense ou la guitare se fait moins rapide mais plus profonde! La voix reste grave et agressive! Break à la basse avant le solo du chanteur-guitariste, la technique rentre plus en compte que sur le morceau titre même si on est encore loin d'utiliser le potentiel del"Angus Young basque". Morceau un peu lancinant vers la fin.
Geroaren Hazi Heziak: Morceau très rapide, aller retour thrash très véloce de la guitare rythmique puis entrée de la "lead guitar" à la Maiden, répétition du même enchainement très rapide.
Le morceau devient plein d'émotion avec une partie accoustique, très calme en accords. Une émotion partagée entre un brin d'espoir pour le futur et le désespoir dû à l'absence de l'être aimé et désiré. La voix s'en trouve plus mélancolique sur cette phase accoustique puis reprise de la rythmique à la guitare électrique pour un final en apothéose!
Un très bon morceau, technique sans excès qui mêle des émotions opposées.
Zabalera Begira: Une intro de morceau très Rock Fm avec une guitare rythmique plutôt éloignée et douce! Avant d'arrivée à un break où seule la guitare va entamer un riff typiquement "Metallicain", très dense, ne jouant quasiment que sur la première corde Mi, et efficace.
Cette densité est entrecoupée de refrains où cette guitare FM revient avec une voix adoucie et plus langoureuse. solo plutôt long et aussi intéressant techniquement que mélodiquement, parfaitement en accord avec la rythmique.
Beti Aurrera: Morceaux joué en picking à la guitare électrique, très calme, contraste avec les morceaux précédents et suivants. Seul le solo vient couper ce calme ambiant avec des notes aigües dans une explosion électrique.
Un texte très poëtique, qui tient la même ligne de conduite que le reste de l'album, avec une amertume concernant le présent et l'espoir d'un futur meilleur.
Abere Izate Ukatua: Un riff d'intro à la guitare rythmique seulement avec un larcène volontaire constant, simple mais qui se mêle bien à la guitare solo. Batterie peu rapide et ponctuant chaque fin de couplet par un enchainement de frappes sur les cymbales. Le solo est court et sert de transition à la reprise de rythmique finale avec un savant entrelacement des guitares.
Zai, Hago Zai: Du gros son, c'est lourd et profond! On appréciera particulièrement l'aller-retour main droite bloqué du plus bel effet! Interlude à la basse juste avant le solo qui démarre comme un solo d'AC/DC (pull on-hammer off très rapide).
Bada txaropena: Intro jouée sur les tômes à la batterie, puis rejoint par un aller-retour étouffé par la main gauche! Le solo tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, pour un morceau très court (2,14 mn). On passe au suivant...
Ekiozu: Une montée à la batterie qui vient de très loin accompagnant une rythmique complexe et rapide mais peu intéressant musicalement parlant. Quelques morceaux qui pêche par leur manque de constance par rapport au début d'album!
Erlijicia eta Beste Gezur Batzu: On démarre comme une marche militaire, jouée à la double-pédale, rejoint par la guitare rapide mais en rythme syncopé! Le chanteur tente de monter dans les aigüs et tente de tenir la note (c'est difficile pour lui...)
La chanson alterne entre critique sévère de la religion et ses dérives et relate la souffrance enfantine insoutenable.
Arranda eta Quetzala: Des rythmique hachées, très tres syncopées, c'est long mais pas forcément très intéressant et peu inspiré.
Aure Albotik Urrun Banago: une chanson toute calme, jouée en accoustique, presque une chanson d'amour. La rythmique fait penser à certaines rythmique gitanes, avec plusieurs parties solos digne de Django Renhardt. Des paroles très travaillées qui sont difficilement transcriptibles dans une autre langue que l'Euskara (langue basque).
Un disque de très bonne qualité. ceci étant peut-être dû à l'attention toute particulière qu'a eu le groupe de se concentrer plus sur la forme que sur le fond (par rapport aux albums précédents, très critiques mais souvent bruts et peu travaillés)...