Super Vixen1975
Produit, écrit et réalisé par
Russ Meyeravec
Shari Eubank,
Charles Napier...
Un jeune garagiste, Clint Ramsey, est le "jules" d'une véritable bombe sexuelle appelée par tout le monde Super Angel (tous les personnages féminins du film ont "super" comme préfixe à leur nom) qui est aussi connue comme ayant un appétit sexuel insatiable et des crises de jalousies régulières. Son "jules" en fait ainsi les frais lorsqu'après s'être fait copieusement allumer par Super Lorna (la nana de l'affiche !), une brunette fortement poumonée de passage dans sa station service, une altercation éclate entre les deux amants et envoie accidentellement Super Angel aux urgences de l'hôpital... rien de grave mais Clint passe quand même pour un mec violent envers sa femme et, un peu dégouté par cette histoire, part noyer son esprit dans un bar... aussitôt parti, Super Angel en profite déjà pour s'envoyer en l'air avec le flic du coin, un pauvre con qui se prend pour un véritable cowboy... enfin, s'envoyer en l'air, c'est vite dit, celui-ci étant bien incapable de satisfaire la dame ! C'est pourquoi Super Angel le raille et tente de le foutre dehors ; mais les choses dérapent car ce timbré énervé, armé et violent la séquestre chez elle. Elle ne manquera pourtant aucune occasion de continuer à le narguer et à se moquer de lui jusqu'à la mort : poignardée, noyée et électrocutée dans sa baignoire avant d'être consumée dans les flammes de sa propre maison ! Et devinez qui va être accusé ? Clint ! La seule personne qui aurait pu témoigner en sa faveur étant la serveuse du bar (qui n'a que pour seul vêtement quelques carrées de tissus ouvragés savamment disposés sur son corps) qui refuse de le couvrir, celui-ci ayant refusé de coucher avec ! Il va donc chercher à quitter la région au plus vite et croiser en chemin une petite galerie de créatures de rêves toutes plus brûlantes les unes que les autres...
Voilà pour les, disons, 25 premières minutes de
Super Vixen... (
Vixen c'est le féminin anglais de
fox qui signifie renard mais aussi
sexy). Et bienvenue dans l'univers de
Russ Meyer ! Un univers où les hommes sont souvent des imbéciles ridicules et/ou lourdauds... un univers où les femmes sont souvent fortes, physiquement très généreuses, sûres d'elles et ont un appétit sexuel délirant et plus que débordant (j'ai encore en tête cette scène où Super Cherry explique qu'elle a eu un orgasme sous sa douche... juste au contact de l'eau chaude !)! Un univers dans lequel
Russ Meyer nous mijote de quoi régaler nos yeux, mettant en valeur à chaque fois qu'il le peut les courbes voluptueuses ,habillées ou non, de ses actrices...
Donc, c'est juste un film de cul ? Meuh nan ! Enfin, pas seulement ! Le cinoche de
Russ Meyer est un cinéma que je qualifierai d'érotique "réel" (le sexe est intégré à la narration) par opposition au cinéma érotique "soft-porn" dont les titres fleurissent à l'heure actuelle (les téléfilms m6 du dimanche soir par exemple) et qui se contente de reprendre des schémas de films X en cachant tout ce qui peut être explicite (un schéma de film x, c'est : un peu de scénar-une scène de sexe-un peu de scénar-une scène de sexe... etc.)...
Mais ce n'est pas que ça,
Super Vixen mélange aventures, comédies... et délires cartoonesques ! Car outre les grosses poitrines, la
"Russ Meyer touch" est clairement identifiable par la façon qu'à le réal' de jouer avec la musique, les gros plans, le montage, l'humour, l'absurde... jusqu'à transformer son film en véritable cartoon live (ce qu'il fera pleinement avec son
Immoral Girls of the Naked West). Et que dire de ces idées de génies comme cette façon d'interpeller le spectateur ou d'imager les pensées d'un personnage en en montrant un résumé en un seul plan ?
Spoilers -
quand le flic découvre Super Vixen, le sosie de Super Angel, il imagine Super Angel en vie en train de batifoler joyeusement dans une eau claire, sa blessure au poignard s'effaçant rapidement... comme une guérison miracle- Fin Spoilers.
Super Vixen, c'est le pied, un film qui pourrait se poser en véritable représentant d'un cinéma en marge de la production courante, un cinéma sexy et délirant qui étonne, excite et colle la patate.
5/6