Vu tout à l'heure et malgré sa réalisation de facture classique, j'ai été trés touché par ce film qui raconte l'anéantissement d'un homme dont les échecs personnels sont en fin de compte dues au rêve américain tel que porté par Nixon.
Séparé de sa femme et de ses enfants, vendeur peu efficace de meubles de bureau, Sam a du mal à réussir ce qu'il entreprend, au delà de sa situation déjà délicate, il semble inapte à se débrouiller pour donner satisfaction à son entourage et à lui même, n'ayant pas digéré ni même admis que son mariage était mort et étant parallélement trés choqué des techniques commerciales de bases qui s'appuyent selon lui sur le mensonge.
Pusillanime face à des individus plus déterminés et en position de force, sa vie va vite s'écrouler et il va bien falloir trouver un responsable à ce gachis.
Ce sera le président Nixon et l'american way of life tel qu'il l'entend, c'est lui qui fait en sorte qu'il ne puisse obtenir un prêt pour monter sa propre affaire et reconsituer sa famille.
A vrai dire, Sam est dans un autre monde, sans doute marqué par sa séparation, il semble exagéremment naïf et faible face aux difficultés qui l'assaillent, fidèle à ses principes et rejetté par celle qu'il aime il va péter les plombs et faire ce que font beaucoup d'hommes désespérés font: une grosse connerie.
Si techniquement, la banalité règne, la réalisation est efficace, prend son temps mais c'est surtout Penn qui comme d'habitude est magistral, on dirait que ce looser c'est lui;, même quand il marche on peut déduire des choses de sa personnalité, chacun de ses gestes et de ses regards expriment la touchante naïveté et la détresse de cet homme inapte à vivre dans le monde qui s'offre à lui.
Le résultat de la narration est bon, sans avoir besoin de caricaturer les personnages, l'évidence de la cruauté , de l'égoïsme et du cynisme de la société humaine apparait dans toute sa splendeur.
La vie est une pute...